Guerre commerciale : le moment du passage à l’acte se rapproche

Le ton monte, les menaces se multiplient, l’escalade qui reste encore verbale bat son plein. Les autorités chinoises ont visé juste avec leur dernière liste de produits américains, dont la taxation frapperait l’électorat de Donald Trump. Il n’a pas tardé à surenchérir en demandant dès le lendemain au ministère du commerce (USTR) d’élargir la liste des produits chinois sur laquelle il travaille, afin de doubler la mise initiale pour que les taxes à l’importation sur les produits chinois rapportent désormais 100 milliards de dollars, comblant d’autant le déficit commercial.

Le talon d’Achille de Trump

Pour voir, les autorités chinoises ont fait un pas en avant dans l’escalade, et elles n’ont pas été déçues. En incluant dans la liste des produits destinés à être taxés le soja, les voitures et les avions, elles ont touché aux œuvres vives américaines et ont suscité de fortes réactions.

Mais elles ont pris des précautions, ne fixant aucune échéance pour l’application de ces mesures de rétorsion, qui prennent ainsi le caractère d’une invitation à négocier avant qu’elles ne prennent effet à une date indéfinie. Elles ont par ailleurs laissé une ambiguïté de taille à propos des avions qui seraient … Lire la suite

Les autorités chinoises sont des adversaires coriaces

Les autorités chinoises ont adopté la stratégie de la riposte graduée. En début de semaine, elles sont passées à l’acte en taxant 128 produits d’importation américains. Il n’est question pour l’instant que de représailles à la taxation de l’acier et de l’aluminium par les États-Unis, dans l’attente d’autres mesures portant sur la taxation de produits dont la valeur représente 60 milliards de dollars et qui n’ont pas encore été définies. L’administration Trump devrait dévoiler la liste des produits concernés cette semaine.

Le gros morceau chinois

Le tour que prend l’offensive commerciale de Donald Trump a tout du chat qui joue avec les souris, sans qu’elles connaissent le sort qu’il va leur réserver à la fin. Côté Européens, une grande prudence est de mise tant que le fantasque et imprévisible Donald Trump ne se sera pas lui-même exprimé. Pour faire beau, ils réclament sans oser l’espérer une exemption permanente. Côté Chinois, la résistance se prépare aux mesures dont seules les têtes de chapitre ont été annoncées par le président américain. De premières représailles ont été identifiées, la partie est engagée.

Onze ans après, la seconde crise est engagée

Tout devrait se jouer dans les jours qui viennent. Avec la décision de Donald Trump, après que Steve Mnuchin ait déclaré au sortir du G20-finances que les États-Unis n’avaient pas peur de la guerre commerciale, tout en ajoutant pour la forme que son pays ne la recherchait pas. Ainsi qu’avec d’autres décisions européennes sur la taxation des entreprises numériques géantes, et d’éventuelles mesures de rétorsions commerciales, les deux visant les États-Unis.